Arrête!  Tu me fais mal!
Profils, rumeurs, mythes véhiculés-e-s

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Arrête!  Tu me fais mal! : La violence domestique, 60 questions, 59 réponses

Daniel WELZER-LANG en collaboration avec Jules Henri Gourgues vlb éd. - 1992

Profils, rumeurs, mythes véhiculés-e-s
dans les sociétés industrielles contemporaines

Dans cette partie, nous allons aborder successivement les idées reçues sur les hommes violents ou les femmes battues. Certaines de ces idées sont admises globalement par tout le monde, du moins, par ceux et celles qui ne sont guère intéressé-e-s par la question (1). D'autres, sont produites et reproduites à longueur de page par certains médias. Bon nombre sont ressassées perpétuellement par les hommes et les femmes que je rencontre régulièrement. L'ensemble des idées reçues et des rumeurs qui circulent forme un tout cohérent que l'on peut qualifier de mythe.

Avec un peu d'observation, on peut y voir une forme de tribunal. D'un côté la défense: son rôle vise à expliquer que les hommes ne sont pas vraiment responsables des violences que subissent les femmes; de l'autre le procureur qui lui explique pourquoi les femmes sont responsables des violences qu'elles subissent. Qui sont les accusé-e-s ? Devinez…

 6- La violence: un mythe moderne?

Je définis comme un mythe moderne la pseudo-connaissance sur la violence masculine domestique, la plaidoirie de la défense et l'acte d'accusation. En effet, l'ensemble des certitudes que l'on peut entendre ça et là concernant la violence domestique, lorsqu'elles sont mises bout à bout, présentent une image cohérente non seulement de la violence domestique, mais des relations sociales dans lesquelles la violence s'insère.

Ce mythe moderne nous dit: la violence est exceptionnelle, elle est l'oeuvre de fous, de monstres, d'hommes alcooliques qui appartiennent aux milieux populaires. Ou bien, concernant les femmes violentées, que les victimes consciemment ou non, provoquent la violence ou s'en satisfont, qu'elles aiment ça. En limitant la définition de la violence aux coups reçus ou subis, le mythe sépare arbitrairement ce qu'il convient de définir comme violence, en insistant sur ce qu'il n'est pas légitime de qualifier de pratiques violentes.

Le mythe n'explique pas, ou très peu, les conditions sociales dans lesquelles la violence domestique va s'exercer. Au contraire, il définit de manière restrictive les acteurs et actrices qui agissent ou subissent la violence pour nous fournir des explications psychologiques sur telle ou telle personne. L'avocat et le procureur sont d'accord, il s'agit de cas particuliers. Et l'expert, le médecin ou le psychologue sera convoqué devant ce tribunal particulier pour l'attester.

Le mythe, et avec lui l'étrange procès qui lui sert de support, extériorise et individualise chaque scène, chaque couple, chaque personne concernée par la violence. Il participe à la négation de l'ampleur du phénomène. Et surtout, il n'offre pas d'éléments pour en comprendre le sens, et donc pour permettre aux hommes, aux femmes et aux couples concerné-e-s de changer. Toutefois, le mythe nous rassure et nous permet de dire: puisque je ne ressemble pas au portrait de l'homme violent ou de la femme battue, je ne suis pas concerné-e: la violence, c'est les autres.

On aurait pu aussi intituler ce chapitre: "liste des trucs disponibles sur le marché de la déresponsabilisation" tant il est vrai que l'ensemble des éléments du mythe, l'ensemble des arguments de la défense ou du procureur, déresponsabilisent les principaux responsables: les hommes violents.

Je n'aborderai pas l'ensemble des formes que peut revêtir le mythe, la liste serait très longue et allongerait sans réel intérêt cet ouvrage. Je me contenterai d'en décrire les principales. Au fur et à mesure que les hommes violents ou les femmes violentées prennent la parole, le mythe se transforme, reléguant aux oubliettes certains stéréotypes. Pourtant le mythe et les stéréotypes ont "la peau dure". Ceci pour une raison simple: les mythes sont tout à la fois croyances ainsi que supports imaginaires et symboliques pour nos relations. On a besoin d'eux pour vivre et se dire qu'on est à peu près normal et qu'on n'est pas -ou peu- concerné-e-s.

Je précise que les données à partir desquelles j'appuie mes affirmations - ou plutôt ici mes dénégations - sont le fruit de plusieurs années de recherches personnelles et d'écoute d'hommes violents et de femmes violentées. Ces constats empiriques sont corroborés par l'ensemble des chercheur-e-s qui se sont penché-e-s sur la question. Notamment, il faut rendre hommage aux travaux pionniers de Linda Mac Léod et de Ginette Larouche qui, au Québec, ont étudié les femmes violentées (2) et au travail de recherche menés par Gilles Rondeau, qui avec Monique Gauvin et Juergen Dankwort, ont étudié le vécu de 1500 hommes qui ont fréquenté les centres québécois pour hommes violents (3).

Maintenant écoutons la Défense.

7 - L'homme violent provient de milieux populaires, modestes, ou défavorisés?

Les témoignages successifs le prouvent : cette affirmation est fausse. On trouve des hommes violents dans tous les milieux sociaux, sans qu'il soit possible dans l'état actuel de nos connaissances actuelles de déterminer si certains milieux sont plus atteints que d'autres. Tout au plus peut-on dire que certaines formes de violences sont, dans certains milieux, plus visibles parce que plus extérieures et plus admises. L'hypothèse la plus vraisemblable est que les violences subies par une femme sont proportionnelles à son degré de soumission économique et/ou culturelle à son mari ou compagnon. Or, on m'accordera que ce n'est pas là une spécificité liée à un groupe social particulier.

Souvent, quand on veut définir qui sont les hommes violents, on confond la méthode mise en oeuvre pour recueillir des informations et les personnes concernées. J'en donne un exemple. Dans un département du centre de la France, suite aux incitations officielles pour connaître -non pas qui sont les hommes violents (en général on ne s'en est pas préoccupé) mais qui sont les femmes battues - on s'est adressé aux services sociaux pour qu'ils compilent leurs données sur la question. Et j'ai pu, dans une conférence, entendre ceci: "dans notre département, les femmes battues sont à x% d'origine maghrébine, elles habitent une zone urbaine dans X cas sur 10, elles ont X enfants en moyenne …". Sans doute ces femmes existent et font partie de la population à circonscrire, mais sont-elles les seules ? Faut-il se limiter à la population qui se plaint aux travailleurs sociaux, aux personnes qui réclament une aide urgente ? [Dans ce cas là, à l'heure d'aujourd'hui, rassurez-vous et refermez ce livre: il y aurait vraiment très peu d'hommes violents].

Dans mes recherches, le point commun entre tous les hommes violents, c'est … qu'ils sont des hommes ! J'ai rencontré des hommes violents chez les ouvriers, les cadres supérieurs, les médecins, les professeurs d'université, les techniciens, les enseignants, les gens qui votent à droite, au centre, à gauche; d'autres étaient écologistes, "non-violents" ou d'extrême droite. Certains étaient noirs, d'autres jaunes, juifs ou maghrébins, français ou québécois…

D'une manière générale, les personnes qui prétendent désigner les milieux les plus touchés par la violence disent: c'est toujours chez les autres. Voila la véritable croyance populaire: la violence, c'est les autres ! Et j'avoue humblement que cette mystification collective m'a créé personnellement aussi des déconvenues. Plusieurs spécialistes qui s'occupent des femmes violentées ou des hommes violents ont fait, un jour, l'amère expérience de découvrir chez leurs proches, chez ceux et celles que l'on croyait au dessus de ça, des violences, et pas seulement des violences psychologiques.

 8 - L'homme violent: un alcoolique?

Encore que la qualification d'alcoolisme prête à confusion: à partir de quel taux doit-on dire qu'un homme est sous l'emprise d'alcool? Qu'appelle-t-on alcoolisme au sens commun et quelles sont les différentes pratiques alcooliques? etc. L'association violence et alcool revient comme un leitmotiv, au point même de l'inventer comme je l'ai montré à propos d'un dossier d'instruction de cour d'assises (4).

Quand on écoute les hommes qui utilisent la violence, l'association systématique entre violence et alcool s'effondre: beaucoup d'hommes ne boivent pas et ne sont pas sous l'effet d'alcool quand ils frappent. D'autres expliquent qu'ils ont bu pour se donner du courage et pour se laisser aller à exprimer leur colère. Ou bien qu'ils ont bu pour "oublier" leur désespoir ou leur tristesse. Certains enfin, justifient leur violence par l'alcool. Les statistiques sur les relations entre violences et alcool sont confuses : certains centres pour hommes violents expliquent qu'ils accueillent 10% d'hommes ayant un problème à régler avec l'alcoolisme, d'autres 20 % ou 30 % ou 75%. Il n'y a pas de concordance dans les chiffres. D'une manière globale -et très schématiquement- on pourrait dire que 50% des hommes violents ont un problème avec l'alcoolisme; que celui-ci soit provoqué par du vin rouge ou du whisky. Autrement dit: 50% des hommes violents ne sont pas alcooliques.

Est-ce à dire que 5O% des hommes violents sont violents pour cause d'alcoolisme ? Ou que l'alcool provoque la violence ? NON.

On trouve par contre des raisons communes qui font qu'un homme boit pour oublier ou pour se laisser aller à exprimer ses sentiments, et le fait que cet homme s'autorise à frapper sa femme. Cette raison est l'adhésion consciente ou inconsciente aux stéréotypes masculins: la croyance que la virilité est associée à l'alcool et à la force et que la force est associée à la violence.

D'autres hommes boivent et ne sont pas violents. Vouloir expliquer la violence de l'homme par l'alcoolisme rassure: il suffirait de manière comportementaliste de supprimer l'alcoolisme de l'homme pour transformer sa violence. Or, dans les faits - en tous cas dans certains faits que j'ai pu observer - c'est exactement le contraire qui se joue. Ainsi, j'ai pu rencontrer un homme qui avait subi (et quand on connaît certaines méthodes employées, le terme n'est pas trop fort) plusieurs cures de désintoxication. Le résultat ? Zéro pointé. Et pour l'alcool et pour la violence ! Après quelques jours de retour à son domicile, l'homme recommençait à flirter avec la bouteille. Mais après avoir fréquenté un centre pour hommes violents au Québec et avoir pu parler avec d'autres hommes de sa solitude à la maison, de ses tristesses… l'homme quitta progressivement et la violence physique… et l'alcool.

L'association violence= alcool est aussi pratique pour les hommes violents eux-mêmes. Elle permet à certains de se présenter comme irresponsables: "Je ne suis pas responsable … c'est l'alcool " entend-on quelquefois. Ou bien elle permet à leurs compagnes d'accepter les excuses de leurs maris ou compagnons: "quand il n'a pas bu, il est très gentil " est une parole courante. Maintenant interrogez ces hommes: ils savent très bien que sous l'effet de l'alcool, ils ont toutes les chances d'être violents, de se laisser aller aux coups. Autrement dit, ceux-là boivent pour débloquer des barrières mentales qui limitent leurs violences. Mais d'abord, alcool ou pas, ce sont des hommes qui s'autorisent dans la pensée à utiliser la violence contre leurs proches.

Alors, par égard pour les hommes violents et leurs compagnes, pour leur permettre de prendre -enfin- leurs responsabilités, arrêtons d'assimiler violence et alcool, de justifier la violence des hommes par l'alcoolisme.

9 - L'homme violent: un fou? un monstre?

On pourrait supposer la question assez simple pour que la réponse le soit aussi. Or, la question de la folie des hommes violents ou de leur monstruosité est à double détente, pour utiliser une expression masculine.

Examinons donc d'abord l'aspect le plus simple de cet élément du mythe, la façade. Disons-le de suite, la plupart des hommes violents ne sont ni malades mentaux, ni fous. Ceci n'empêche pas que certains hommes peuvent être à la fois "fous" et violents, quand d'autres sont fous et non violents.

Une certaine presse à scandale aime nous présenter de manière hebdomadaire des monstres: ceux-ci peuvent être violeurs, tueurs d'enfants ou meurtriers de femmes. Les affaires judiciaires font vendre, d'autant plus quand les affaires traitées ont un aspect scabreux et/ou sexuel. Le mode journalistique, la ré-écriture des pseudos propos des agresseurs ou des victimes, la mauvaise qualité des photos (après 48 heures de garde à vue, qui aurait une image agréable?), tout concourt à nous présenter ces hommes violents comme des montres ou des "fous". D'ailleurs que vous achetiez -ou pas- ces publications, vous avez toutes les chances de voir la "une" accrochée chez votre vendeur de journaux favori et donc, d'associer vous aussi, homme violent-meurtre-folie et monstre. Le fait que, pour l'instant en France, seule la violence criminelle ait été judiciarisée favorise cette association.

A l'opposé, la quasi totalité des hommes violents peut se présenter comme de "bons collègues", "de bons pères de famille", "des hommes sensibles"…. Ceux qui nient leur violence vont d'ailleurs utiliser le portrait-type du monstre pour bien montrer qu'ils ne sont pas des hommes violents, puisqu'ils ne leur ressemblent pas. De même, les figures du fou ou du monstre contribuent à obscurcir la vision des femmes violentées : "en dehors des périodes où il est violent, c'est un homme si gentil…" pensent et disent certaines, de là le nouveau discours sur la double personnalité (question suivante). Quant à ceux qui acceptent de considérer la violence qu'ils exercent comme un problème, et c'est notamment le cas de la majorité des hommes suivis dans les centres pour hommes violents, ils crient très fort qu'ils ne sont ni des fous, ni des monstres.

Bref, les hommes violents sont des hommes normaux, ordinaires, et il faut chercher d'autres causes pour expliquer leurs violences. En d'autres termes: ce ne sont pas des explications psychologiques individuelles qui expliquent la violence des hommes, mais bel et bien des raisons sociales, notamment les privilèges qu'apportent le pouvoir et le contrôle exercés sur ses proches.

Cette affirmation choque, elle choque d'autant plus qu'elle heurte nos schèmes de pensée. On aimerait, dans l'absolu, pouvoir considérer la violence domestique comme une maladie. Il suffirait à ce moment-là de bons thérapeutes pour la guérir. L'affirmation de la primauté du social ou du sociologique sur le psychologique nous oblige à nous questionner, non plus sur tel ou tel cas particulier d'homme violent, mais plutôt à repenser et à redéfinir les rapports qui fondent les relations entre hommes et femmes. Voila ce qui rend la question beaucoup plus complexe. Et c'est peut-être pour cette raison qu'il est si difficile d'intégrer dans nos consciences le fait qu'il y ait au moins 2 millions d'hommes violents en France et plus d'un quart de million au Québec.

L'autre aspect qui tend à accréditer la folie des hommes violents est la place du médical et des psy de tous ordres. Ici que la question de l'association entre folie et violence devient complexe.

Qui convoque t-on au tribunal pour parler des hommes violents ?

A la barre du tribunal, on appelle un spécialiste: médecin, expert, psychiatre, psychologue…

Ce sont des experts psychiatres qui seront chargés de dire dans les cours d'assises si les hommes inculpés sont malades ou pas. Que la personne accusée soit -ou pas- déclarée malade mentale, c'est à dire que sa responsabilité soit atténuée ou pas, dans le grand public on retient que la violence concerne… les psy. Donc qu'elle réfère plus ou moins directement à la folie.

Qui convoque-t-on souvent dans les médias pour faire les comptes rendus d'audience et nous expliquer pourquoi les hommes violentent les femmes ? A nouveau ces mêmes spécialistes.

Je n'ai aucune animosité particulière contre ces spécialistes. Certain-e-s ont des analyses très intéressantes. Ce qui est plus critiquable c'est l'impérialisme des sciences psy, leur désir d'expliquer l'ensemble du social à travers la seule lunette du cas individuel. Or quand ce cas individuel est multiplié par 350 000 ou par 2 millions, avouez qu'il y a problème.

D'autre part, il faut bien permettre aux hommes violents de changer, de se faire traiter. Quels sont, notamment en France et au Québec les spécialistes du changement ? Quels sont ceux et celles qui sont chargé-e-s par la société de prendre en charge les déviants de toutes sortes ? A nouveau les médecins et les psy. Tout semble se passer comme dans un deal (un échange): on offre à ces spécialistes une clientèle (un marché) et en contrepartie, ils / elles authentifient de leur science que leurs clients ressemblent bien aux images qui nous rassurent.

Car définir les hommes violents comme des fous ou des malades, médicaliser et psychologiser leur traitement, cela rassure l'ensemble de la population:

- ceux et celles touché-e-s par la violence domestique: puisque je ne suis pas fou, je ne suis pas réellement violent ou mon conjoint n'étant pas fou, il n'est pas vraiment violent.

- et les autres: puisque la violence domestique a des explications psychologiques, elle peut être l'affaire de spécialistes, et nous voila rassurés.

Pourtant, ils sont nombreux les hommes qui refusent d'aller voir un psychologue pour changer leur violence car ils sentent bien eux, que la question n'est pas là.

L'association violence-folie est fausse et déresponsabilise les hommes violents. Qu'il soit assimilé à un fou ou à un monstre, voire à un salaud, l'effet est le même: ces images couramment admises empêchent les hommes violents de parler. Qui irait s'assimiler à ces caricatures du masculin ?

 10 - L'homme violent: un homme à double visage et à double personnalité?

Puisque mon compagnon, ou mon mari, est juste violent occasionnellement, c'est-à-dire qu'en dehors des périodes où il me frappe, il est un parfait mari, un père attentif… c'est donc qu'il a une double personnalité, pensent et disent certaines femmes violentées. Et bien non, en général, les hommes violents n'ont pas de double personnalité.

Le mythe, quel qu'en soit son support, quel-le que soit l'avocat-e, est une pure production humaine. Il s'adapte au fur et à mesure que nos connaissances sur la violence domestique s'amplifient. Comme je l'expliquerai plus loin, la violence est là de façon régulière, mais les coups n'apparaissent pas tous les jours. Sur le marché de la déresponsabilisation, on nous présente aujourd'hui une nouvelle figure de l'homme violent: un Dr Jeckill et Mr Hide. Celles (ou ceux) qui véhiculent cette image oublient de regarder les effets des coups.

Evidemment, la majorité des hommes violents ne frappent pas tous les jours. Evidemment, ils sont souvent doux, attentifs… La violence domestique n'est pas qu'un problème moral, les hommes violents ne sont pas des méchants, même si, lorsqu'ils utilisent la violence physique, on serait tenté de s'en persuader. L'homme violent est simplement un homme qui veut que ses proches se conforment et obéissent à ses désirs. Il n'a pas de double personnalité, il aime ses proches, mais ne supporte pas la contradiction.

En dehors des épisodes de violences, là où comme le disait un homme: il remet les pendules à l'heure, c'est-à-dire qu'il montre par la violence qui a le pouvoir, il n'a aucune raison d'être violent physiquement. Mais n'est-il pas violent autrement ? Les violences verbales, psychologiques, économiques… Ces autres facettes de la violence sont plus difficiles à identifier.

 11 - L'homme violent: un ancien enfant battu?

Certains hommes violents accueillis dans les centres rapportent des violences subies dans l'enfance, d'autres non.

Sans doute, le fait d'avoir vu son père frapper sa mère, ou le fait d'avoir été maltraité dans son enfance produit chez beaucoup d'hommes -et beaucoup de femmes- le sentiment qu'il est normal d'utiliser la violence quand on se pense le plus fort. On ne peut pas dire en tous cas que les modèles éducatifs légués par nos aîné-e-s ont été les meilleurs pour nous apprendre à vivre des rapports exempts de violences entre hommes et femmes et avec les enfants.

Mais, en préalable, il faut se mettre d'accord sur ce que l'on appelle violences à enfants, sur ce qui peut faire sens dans l'éducation. Je vais demander ici un gros effort de réflexion à l'ensemble des lecteurs et des lectrices, tant il apparaît de plus en plus nettement que nous sommes aujourd'hui, à un tournant dans la compréhension de cette problématique.

Qu'appelle-t-on éducation à la violence? Quand commence-t-elle? Ne croyez-vous pas qu'à partir du moment où je lève la main sur un enfant, que je le frappe, même une seule fois, je lui enseigne que moi, adulte, je peux, quand je veux, montrer par cette méthode qu'il n'a pas le choix et que j'ai raison? Qu'on tourne le problème dans n'importe quel sens, dès qu'il y a apparition de violences physiques, de contacts corporels violents, on éduque les enfants à la violence.

J'entends déjà les cris: il y a violences et violences, petites claques ou petites fessées et martyrisation… Une fessée fait circuler le sang… Vous exagérez…

Eh bien non ! Entre 300 et 500 enfants meurent tous les ans en France de mauvais traitements. Beaucoup de ces parents prétendent eux aussi n'avoir "pas exagéré". Plus de 100 000 martinets sont vendus annuellement aux français (qu'ils soient maintenant vendus au rayon pour "animaux" ne change rien). Qui doit dire si une violence est grave ou pas ? Le/la maltraitrant-e ou le/la maltraité-e ?

Il est possible d'éduquer un enfant sans utiliser la violence. Et cela ne signifie aucunement qu'on le laisse faire tout et n'importe quoi.

Si on accepte que l'éducation à la violence commence avec une claque ou une fessée, celle des parents, du maître ou de n'importe quel-le adulte, on doit se rendre compte que peu d'adultes aujourd'hui peuvent sereinement expliquer qu'ils n'ont jamais été battu-e-s. Or, comme tous les hommes ne sont pas violents, cela signifie ipso facto, que l'argument qui veut que les hommes violents soient d'anciens enfants battus n'est pas suffisant.

La véritable question est celle-ci: pourquoi, même ayant été battus, certains frappent et d'autres pas?

12 - La violence, c'est une perte de contrôle?

A écouter les hommes violents, au début, quand ils arrivent dans les centres pour hommes violents ou quand ils témoignent, on pourrait croire cela: la violence est une perte de contrôle. La plupart peuvent expliquer par ces bouffées qui envahissent le corps, l'explosion incontrôlée de violence, la libération d'énergie qu'ils essaient de retenir mais qui les dépasse. D'ailleurs, violents ou pas, beaucoup d'entre nous connaissons ce mécanisme de la colère.

La différence chez les hommes qui frappent se situe avant, avant la colère et avant les coups. Loin d'être en perte de contrôle, les hommes violents au contraire, sont dans le contrôle permanent de leurs proches et d'eux-mêmes. Tout doit être fait selon leurs désirs. Certes, il existe une gradation du contrôle et des variations individuelles. Celles-ci sont dépendantes des relations mises en place et entretenues dans la famille. Mais en général, les conjoints violents vérifient tout sans cesse, épient les réactions des autres et en même temps n'ont pas toujours les mots pour le dire. Ils gardent souvent pour eux-mêmes leurs insatisfactions, leurs rancunes. La violence n'est alors que la pointe émergée de l'iceberg. D'ailleurs, il ne s'agit pas seulement d'un problème de mots, de mots à apprendre, de mots à dire. La violence physique n'est que la continuation des autres violences souvent passées inaperçues auprès des proches : le regard en coin, la bouderie, l'insulte, la dévalorisation des actions ou des pensées de l'autre… Toute action qui n'est pas faite selon leur volonté est dans les faits classée comme effectuée contre leur volonté. Quand le contrôle "soft" (doux) du quotidien, du regard, de la voix… ne suffit pas, que l'insatisfaction grandit, alors commence la colère et la pseudo perte de contrôle.

Si on réfléchit quelque peu, il y a beaucoup d'endroits où on prend des colères. Celles-ci sont plus ou moins intérieures, plus ou moins exprimées: quand un-e professeur-e met un zéro injustifié à un-e étudiant, quand un-e employeur-e sanctionne un-e salarié-e, quand un-e policier-e met une contravention… Il y a des endroits où on accepte de perdre son contrôle et d'autres pas. Comme le disait un des premiers hommes accueillis à R.I.M.E: "Frapper mon contremaître après une remontrance ? Vous n'y pensez pas, je serais immédiatement licencié !". Avouez que la perte de contrôle sélectionnée et choisie est une drôle de perte de contrôle.

En présence des intervenant-e-s pour conjoints violents, les hommes peuvent facilement expliquer qu'il existe un court moment où avant de frapper, ils savent exactement qu'ils vont le faire. C'est d'ailleurs à partir de ce constat qu'on leur apprend à arrêter la violence physique (qu. n° 53).

Mais comme pour l'alcool ou toute autre explication psychologique, il est plus facile de dire à sa compagne: "excuse-moi chérie, je ne sais ce qui m'a pris, j'ai perdu mon contrôle". On obtient d'autant plus facilement les excuses et le pardon.

 13 - Le stress provoque la violence?

Est-on stressé du fait de la vie quotidienne ? Certainement.

Mais tous les hommes stressés ne sont pas des hommes violents. Par contre vouloir à tout prix régenter la vie des ses proches, les contrôler de manière permanente, être sur le qui-vive perpétuel, provoque à n'en point douter du stress. Dire que le stress provoque de la violence correspond à une curieuse inversion. On confond la cause et l'effet.

 On terminera ici cette liste interminable d'excuses que l'on plaque sur les hommes violents. Elle vise autant à les déresponsabiliser, à les enfermer dans des rôles construits et taillés pour les hommes par nos sociétés, qu'à servir de préambule à la suite: les affirmations qui expliquent que les compagnes sont responsables des violences subies. Ce que nous pourrions appeler: l'acte d'accusation contre les femmes.

Ecoutons l'accusation

Dans le mythe sur la violence domestique, les femmes sont convoquées à différents niveaux pour dire: vous êtes responsables des violences commises par les hommes. Nous allons examiner la longue litanie de cet acte d'accusation, question par question.

14 - Ce sont les femmes qui apprennent la violence aux hommes?

L'argument est simple: les mères éduquent les enfants, leur apprennent la valeur éducative de la claque et de la fessée. Ce sont donc elles, dit le procureur, qui leur apprennent la violence. Dans cet argument, exit les pères, exit les cours de récréation où p'tit homme apprend à se battre pour être le meilleur, exit l'armée, exit le contrôle du mari sur l'éducation de petit homme que lui donne sa compagne. Haro sur les mères !

La question n'est pas de savoir si les femmes participent en tant que mères à l'éducation à la violence. L'éducation parentale se joue bien évidemment à deux. Quelques fois même, le deux est un peu compliqué à mettre en place. On a tellement appris aux femmes à materner qu'elles ont du mal à partager. Non, l'argument est ici : Vous Mesdames, vous êtes responsables si les hommes violentent les femmes. Autrement dit, les hommes encore une fois, sont irresponsables.

Le pire avec cet énoncé, au vu du nombre de femmes qui veulent jouer à la maman ou à l'assistante sociale avec les hommes, c'est qu'il semble être majoritairement un argument féminin. Summum du summum, le procureur a réussi à diviser les principales victimes et certaines se portent partie civile contre les autres. Devinez qui est gagnant ? Certainement pas les femmes qui se font rosser. Encore moins les enfants, qui continuent à prendre de la part de leur mère ou de leur père des torgnolles à tire-larigot (5).

 

15 - Ce n'est pas n'importe quelle femme qui est victime de violences?

L'argument est fort et perfide: naturellement que toutes les femmes ne sont pas violentées.

L'argument est perfide parce qu'il vise à culpabiliser les femmes violentées, à leur faire honte. Comment, vous êtes violentée Madame ? Pourquoi vous et pas les autres ? Ne seriez-vous pas -quelque part- responsable ?

D'abord une remarque: plus des femmes différentes prennent la parole, plus se restreignent les cercles sociaux où la violence n'existerait pas. Puisqu'il y a des hommes violents de tout âge dans tous les milieux, la conséquence (et j'insiste sur ce terme) est que les femmes violentées appartiennent aussi à tous les milieux et à toutes les cultures.

Pourtant, les faits sont tenaces: certaines femmes sont violentées et d'autres pas. Qui en est responsable ? L'argument du procureur tente de rendre les femmes responsables des modèles éducatifs qui font qu'elles sont… les principales victimes de violences masculines. Et ça marche !

Je m'explique. L'acte d'accusation, le mythe, fonctionne sur un antagonisme, il y aurait les vraies "femmes battues", celles qui sont des pauvres-victimes-à-protéger, celles qui sont la proie d'hommes affreux, ces monstres que l'on a aperçus auparavant, puis les autres… Mais la figure de l'oie blanche qui ne répond jamais, cette femme complètement soumise aux désirs du monstre, est aussi exceptionnelle que la figure du monstre ou du "fou". La violence domestique n'est qu'un symptôme particulier d'une relation sociale ordinaire, où l'homme, la femme et les enfants vivent, se répondent et résistent les un-e-s- aux autres. Dans la mesure où une femme ne va pas correspondre à la figure exceptionnelle de la "vraie" victime, les corollaires insidieux de cet énoncé se font jour. Quels sont-ils?

Si certaines femmes sont battues mais pas d'autres, c'est sans doute que les femmes provoquent la violence ou pour le moins qu'elles y trouvent leur compte. Ou même alors, même, qu'elles aiment ça !

 

16 - Les femmes provoquent la violence?

L'argument du procureur met bout à bout plusieurs éléments de nature différente dans un seul énoncé.

Dire que les femmes provoquent la violence n'a pas le même sens suivant la personne qui le formule. Pour le commun des mortels, cet argument s'appuie sur une image triviale: il y a des femmes pénibles et d'autres pas. Certaines femmes sont de véritables mégères, elles sont hargneuses, et on entend souvent, du côté des hommes, des paroles comme: "celle-là j'aimerais pas être son mari…", "Elle doit être pénible à vivre…"; voire on entend aussi du côté des femmes "Elle cherche les coups, c'est sûr…" Ces propos décrivent souvent des femmes aigries par plusieurs années de vie commune. Des femmes qui ont pris l'habitude de résister aux tyrannies domestiques en criant ou en "faisant la gueule". Ou plus simplement, des femmes qui veulent manifester leur présence, notamment en faisant valoir leur propre point de vue sur la vie et les choses de la vie. Dans d'autres cas, et quelques hommes violents le disent, l'argument sous-entend que la femme devrait avoir intégré le fait que toute contrariété peut provoquer la violence de l'homme. Donc, si elle ne se soumet pas à son désir, si elle parle trop ou, selon le cas, si elle se tait, c'est qu'elle cherche…

Les arguments diffèrent selon les situations, mais la fonction du mythe est toujours la même: il ordonne la soumission, le respect des hiérarchies traditionnelles et… le silence. Il confond résistance et provocation. Ne serait pas violentée une femme qui tait ses propres désirs, qui ne répond jamais, qui accepte tout et n'importe quoi de ses proches. Cela est faux. Un des moyens pour une femme de ne pas être violentée est, au contraire, d'affirmer son autonomie, sa capacité à exister de manière indépendante (voir qu. n° 28 et 32). Dire que les femmes provoquent la violence est par contre un énoncé de menaces. "Madame, vous avez été violentée, c'est donc de votre faute. Consciemment ou pas, vous l'avez cherché".

 Conclusion logique de cet argument: "changer pour éviter à votre compagnon d'être à nouveau "obligé" de vous frapper. Vous êtes responsable de la violence que vous avez subie, donc ayez honte et taisez-vous !"

 

17 - La femme violentée y trouve son compte?

Variante de "elles aiment ça" que nous verrons ci-après, le fait de dire que les femmes violentées, en dernière analyse, " y trouvent leur compte" s'appuie sur quelques traits sociologiques sommaires qui se dégagent dès que l'on connaît des couples où l'homme est violent. Dans les rapports conjugaux ordinaires, où la violence maritale n'apparaît qu'occasionnellement, des bénéfices secondaires sont accordés à l'épouse: une pseudo sécurité affective et matérielle, la satisfaction d'avoir des enfants "bien élevés" et plus généralement l'ensemble des plaisirs que tout un-e chacun-e peut prendre dans un pays industrialisé. J'utilise volontairement le terme de "pseudo" sécurité affective et matérielle, car en particulier dans les familles où la femme n'a pas de travail salarié ou d'indépendance économique, elle est conditionnelle au fait de rester avec son compagnon.

Un des effets pervers des campagnes contre les violences conjugales est sans conteste la focalisation sur la violence, ou même l'attention exclusive que l'on accorde aux coups. On oublie régulièrement que la violence est le symptôme du problème et non le problème lui-même. Je décrirai par la suite comment "marche" un couple où l'homme est violent, comment la violence s'insère progressivement dès les premières heures de la rencontre (qu. n° 26). La victimologie, le besoin pour certaines femmes d'être protégées en "urgence absolue", de fuir un risque réel de mort ou de protéger les enfants, les figures associées au mythe du salaud ou du monstre… nous font régulièrement oublier que dans la longue marche vers l'égalité des sexes, les femmes ont obtenu des droits. L'esclavage des femmes est rare. Ceci se traduit dans les couples ordinaires par des moments de joies, des plaisirs fréquents où toute la famille, femme comprise, partage les fruits de l'union.

Donc, le quidam moyen qui regarde cette famille ne comprend pas pourquoi cette femme va alternativement exprimer son bonheur d'être avec ses proches et ensuite se plaindre des coups de Monsieur. D'autant plus, quand cette femme va tour à tour fuir ou exiger que son compagnon change pour ensuite revivre avec lui. Quand on connaît les conditions réservées aux femmes qui veulent fuir et vivre seules, l'extrême précarité économique et/ou affective que la société réserve à ces insoumises, l'argument "elle doit y trouver son compte" apparaît bien fallacieux.

Toujours est-il que cet élément du mythe va être prononcé par le procureur médo voccio, (à mi-voix), les mots se détachent les uns des autres, le ton est suggestif; l'argument appelle son corollaire, déjà ses yeux s'illuminent et on entend la suite: "Elle doit y trouver son compte ou… ", et là la voix se fait incisive, les mots claquent, le verdict semble sans appel: "elle aime ça !".

 

18- Elles aiment ça?

Quel que soit le procureur qui énonce cette sentence, j'ai toujours été frappé par le ton de la voix: il insinue, il fait appel à de vieux souvenirs enfouis que devraient avoir tous les hommes. L'argument est masculin à n'en point douter.

L'affirmation prête à la confusion. Elles aiment quoi, les femmes ? Et chacun de sourire, le sous-entendu est bien évidemment sexuel. Nous verrons par la suite les rapports entre violence et sexualité (qu. n° 40); comment certaines femmes malgré les violences subies affichent secrètement une sexualité épanouie, partagée, où les caresses sont parfois bien différentes du tout-douceur que nous distillent les magazines féminins.

En dehors du cas particulier de ces femmes, dont les spécialistes ne savent toujours pas si le plaisir pris dans la sexualité correspond à une stratégie de résistance, une forme de ré-évaluation de l'image de soi, une figure particulière de soumission aux désirs masculins ou un véritable désir réciproque, l'énoncé "elles aiment ça…" est insidieux et péremptoire.

Insidieux, car il sous-entend que les dénonciations des violences domestiques sont fausses et sans objet. Plus encore, que les femmes qui protestent contre les violences sont, soient des menteuses, soient des femmes qui ne connaissent pas "la vraie sexualité épanouie" où violence domestique, violences sexuelles et sexualité forte sont mêlées. On n'est pas loin des accusations de "mal baisées" lancées contre les militantes féministes des années 70.

D'autre part, l'affirmation est péremptoire car elle laisse supposer que l'homme sait ce qui est bon pour "les" femmes, quels que soient leurs propos ou leurs dénégations. On retrouve ici un élément du mythe sur le viol (6). L'homme, le vrai, lui il sait. Il sait ce qui est bon pour lui, mais il sait aussi ce qui est bon pour ses proches. Quitte à l'imposer pour leur faire découvrir. On retrouve ici un élément très structurateur des hommes violents: ils sont persuadés de posséder la vérité.

Quand le procureur dit: "elles aiment ça", il s'adresse aux hommes: "n'écoutez pas ce qu'elle peut dire ou ce qu'elles peuvent dire. Nous, nous les hommes, nous qui les initions, nous qui les guidons, nous savons: elles aiment ça". C'est un argument d'un dominant qui parle aux autres dominants en niant la véracité des paroles des femmes.

On le voit, elles aiment ça est peut-être une phrase qui prête à sourire, mais ce n'est pas, en tout cas, une parole qui permettra aux hommes de comprendre que, quand une femme dit non, c'est non !

Et nous quitterons là ce triste tribunal, où c'est d'abord de procès d'intention dont il est question. Tribunal où la défense s'évertue à déresponsabiliser les hommes violents, à leur trouver des excuses ou des raisons individuelles qui justifient leurs violences et où, en définitive ce sont les femmes qui sont les premières accusées. Ce tribunal, les visages de l'avocat et du procureur, n'allez-pas les chercher très loin. Ce sont nous tous et toutes. Personne ne peut raisonnablement se déclarer totalement étranger au mythe. Ces arguments avancés, nous allons essayer de les déconstruire, mais plutôt que de répondre une à une à cet amas de contre-vérités, de menaces et d'insultes, je vais tenter d'expliquer comment "fonctionne" la violence.

 

Notes de bas de page:

1Quoique certains discours de spécialistes ressemblent des fois étrangement aux idées toutes faites que nous allons examiner. Comme quoi, personne n'est parfait.

1 LAROUCHE G., Guide d'intervention auprès des femmes violentées, Ministère de la santé et des services sociaux, Québec, 1983

MAC LEOD L., La femme battue au Canada: un cercle vicieux, Montréal, Québec, Conseil consultatif canadien de la situation de la femme, 1980

MAC LEOD L., Pour de vraies amours...Prévenir la Violence Conjugale, Ottawa, Ontario, Conseil Consultatif Canadien du statut de la Femme,1987

3 RONDEAU G., GAUVIN M. ET DANKWORT Y., Les programmes québécois d'aide aux conjoints violents- rapport sur les 16 organismes existants au Québec, Montréal, Ministère Santé services Sociaux- Québec, I989

4 Daniel WELZER-LANG, Les hommes violents op. cit. p..76

5 En québécois: des claques à coeur joie.

6 WELZER-LANG D., Le viol au masculin, Paris, L'Harmattan, 1988

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Arrête!  Tu me fais mal! : La violence domestique, 60 questions, 59 réponses

Daniel WELZER-LANG en collaboration avec Jules Henri Gourgues
vlb éditeur - 1992